FABRE Sébastienne [née SABOURAU Sébastienne] Née le 20janvier 1891 à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), morte le 25 octobre 1966 à Saint-Laurent-de-la-Salanque; institutrice ayant cessé son activité; militante socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales; conseillère municipale et maire adjointe de SaintLaurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales) à la Libération. Sébastienne Fabre était la fille François Sabourau et de Marie Pino, âgés respectivement de vingtcinq et vingt-trois ans en 1891. À cette date, son père était marin, profession commune dans ce village côtier du Roussillon, par ailleurs très agricole. En 1916, il était installé, avec son épouse, à Cette [Sète] (Hérault) où il exerçait la profession de pilote du port. Sébastienne Fabre était une veuve de la guerre de 1914-1918. Sans doute pensionnée, elle n’exerçait plus, dans les années 1930, son activité professionnelle (institutrice). Elle eut un fils unique qui devint officier d’aviation et fut tué dans les premiers mois de la guerre de 1939-1940. Elle milita dans les rangs de la SFIO à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales) et fut une des animatrices de la section locale de la SFIO. Dès janvier 1937, elle présida régulièrement les réunions de la section socialiste SFIO de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Le 30 janvier 1937, elle fut élue secrétaire adjointe de la section locale de la SFIO et réélue le 28 janvier 1938 et le 7 janvier 1939. Ce même jour, elle fut élue au poste de «déléguée permanente» de la section socialiste SFIO de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Sébastienne Fabre s’illustra également comme animatrice du groupe local des «Faucons Rouges» de Saint-Laurent-de-la-Salanque, créé dès avril 1937. Le 29 avril 1937, elle anima avec Marianne Comignan*, propagandiste fédérale de la SFIO, une réunion de la section locale du parti. Sébastienne Fabre insista sur la nécessité de promouvoir l’union contre le fascisme. Marianne Comignan*, pour sa part, commenta l’ouvrage d’André Gide*: Retour d’URSS et celui d’Yvon*: Ce qu’est devenue la Révolution russe. Toutes deux firent voter par la section locale un vœu en faveur des droits politiques des femmes (droit de vote et éligibilité). Une jeune fille des «Faucons Rouges», Nelly Francès, déclama une poésie à Léon Blum*, chef du gouvernement. Militante «ardente» et «dévouée» (témoignage de Marcel Mayneris*), Sébastienne Fabre fut à la fois l’amie et la rivale d’Augustin Joué-Delmas*. Après la Libération, elle fut à nouveau une militante active. Elle écrivait dans le Cri socialiste, l’hebdomadaire départemental de la SFIO qui parut à nouveau dès la fin de 1944. Elle siégea au conseil municipal de Saint-Laurent-de-la-Salanque (en 1946, elle était adjointe au maire de cette commune) et fut réélue conseillère municipale en octobre 1947. En août 1946, elle était secrétaire de la section socialiste SFIO de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Dans ce village viticole et maritime, elle laissa le souvenir d’une militante socialiste «active», «très convaincue» et «fort courageuse» (témoignage de Madeleine Rousseau, née Guillaume, de Saint-Laurent-de-la-Salanque). SOURCES : Arch. Com. Saint-Laurent-de-la-Salanque, registres de l’état civil et tables décennales. — Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la fédération socialiste SFIO des PyrénéesOrientales, 14 janvier, 4 février et 29 avril 1937, 28 janvier 1938, 13 janvier 1939. —Le Cri socialiste (nouvelle série) hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales (1945-1947). —Témoignage de Marcel Mayneris, secrétaire fédéral adjoint de la SFIO (Perpignan, 10 juillet 1983). — Témoignage de Madeleine Rousseau, originaire de Saint-Laurent-de-la-Salanque (Latour-de-Carol, 22 juillet 1983). André BALENT |